Les basses de Kanka font vibrer et chavirer La Maroquinerie!

C’était vendredi soir dans la jolie salle parisienne de la Maroquinerie, remplie pour l’occasion. Kanka s’installait derrière ses machines, après Radikal Guru, pour un concert dub bouillant et festif chargé en basses et en big stepper tunes ! Retour multimédia exclusif sur ce live électrique qui n’était malgré tout pas un sound system…

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La Maroquinerie (rue Boyer, dans le 20e) était à guichets fermés et bien remplie dès la première partie.

Un live dub machine, c’est toujours un peu particulier, notamment pour les non-initiés. De la musique de sound system diffusée depuis une scène sans les murs de son qui vont avec. En témoigne cette réflexion d’un jeune Dreadlocks blanc en marcel qui nous interpelle d’entrée : « Tu peux noter qu’il n’y a pas du mur de son, c’est nul! Si j’avais su, je ne serais pas venu… » Cela ne l’empêchait pas de danser comme un dératé cinq minutes plus tard, bousculant au passage ses voisins et laissant s’échapper une odeur suffocante de ses aisselles.

Et oui, un concert n’est pas un sound-system, c’était annoncé et il faut être bien naïf pour penser voir des pyramides de scoops investir La Maroquinerie à 21 heures! Reste qu’il y a quand même des enceintes et même si les décibels sont modérés, le son était tout à fait bien réglé. Basses charnues et aigus précis permettent d’apprécier le set bien punchy de Radikal Guru. Le Polonais navigue entre un dub stepper énergique et des incursions travaillées dans la bass music que les plus jeunes semblent particulièrement apprécier. On reconnait la voix de Brother Culture sur certaines de ses prods ou encore le sample (un peu éculé) de « Chase the Devil » (Max Romeo) qui fait toujours fureur. Grand sourire, le producteur a la joie communicative et fait bien plus que chauffer la salle derrière ses platines (CD).

Arrivent ensuite, après un quart d’heure de pause, Kanka et son bassiste, Chris. B. Discrets et concentrés, les deux compères ne tardent pas déverser ce que le public est venu chercher : un flot de riddims dévastateurs! Et les lignes de basses charnues jouées en live donnent forcément envie de remuer tandis que mix live de Kanka appuie là où ça fait mal, atteignant les cerveaux des derniers récalcitrants à grands coups d’effets maîtrisés. C’est donc une foule compacte qui « skank » à l’unisson sur « Dub Attack » (featuring Biga Ranks), « Disconnect yourself » (feat. YT) ou le magnifique « Worries and Problems » (feat. Echo Ranks)… Pas mal de gens connaissent d’ailleurs les paroles de ces deux dernières chansons sorties il y a moins de deux mois sur l’album Watch your Step et tout récemment, en maxi vinyles.

C’est dommage que Kanka ne passe pas davantage en revue ce dernier compte tenu du bon accueil réservé. Le dub maker préfère piocher dans ses hits plus anciens qui sont tout autant plébiscités. Au point que certains « m’as-tu-vu » parmi le public ne peuvent s’empêcher de monter sur scène faire leur petit numéro sur quelques morceaux. Plus drôle, c’est même un début de pogo qui s’esquisse et des slams qui se lancent sur le rappel. Sans micro, Kanka ne peut communiquer autrement que par la musique mais le timide Rouennais esquisse quand même de petits sourires et ne manque pas de remercier ce public chahuteur mais particulièrement chaleureux en l’applaudissant.

C’est peut-être ça aussi l’esprit fourre-tout du dub dont Kanka nous parlait dans une récente interview (voir plus bas).  La plupart des gens présents ce soir-là ne sont pas forcément tous des puristes ou des habitués de la culture dub et beaucoup voient là l’occasion de danser, s’amuser et faire la fête. D’où une impression déjà maintes fois constatée en sound system : le dub est une musique éminemment festive mais délesté de son message et de sa culture d’origine, il se transforme parfois en son pour discothèque (améliorée). Et si son audience s’élargit, son identité se dilue parfois dans cette société de la fête à tout-va où un concert, à peine consommé, est vite digéré puis oublié à l’instar d’une simple soirée en boîte. On n’oubliera pourtant pas celui-là, musicalement au top !

Textes : Emmanuel, Musical Echoes. Photos/vidéos : Tom Tsoham.

Radikal Guru, a proposé un set particulièrement énergique!

Radikal Guru a proposé un set particulièrement énergique!

Le producteur polonais a conquis le public avec un cocktail explosif : reggae, dub, stepper, electro...

Le producteur polonais a conquis le public avec un cocktail explosif : reggae, dub, stepper, electro…

Kanka a pris le relais pour un live mix précis sur console.

Kanka a ensuite pris le relais pour un live mix précis sur console.

Kanka était comme souvent accompagné du bassiste Chris. B.

Kanka était comme souvent accompagné du bassiste Chris. B.

Une vraie basse, ça passe toujours mieux. Surtout en live!

Une vraie basse, ça passe toujours mieux. Surtout en live!

 

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« Hey mister bassy, play this tune for me! »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le public, venu pour faire la fête, était particulièrement remuant.

Le public aussi venu pour faire la fête, était particulièrement remuant.

Regardez un extrait (« Kroket » feat. MC Oliva) du concert de Kanka ici :  

Un autre extrait, « Skunky » ici : 

Un extrait du set de Radikal Guru ici : 

(Re)lisez l’interview accordée par Kanka ici :  https://musicalechoes.wordpress.com/2014/04/11/kanka-en-sound-il-faut-laisser-les-versions-dub-jusquau-bout/

(Re)lisez la chronique de l’album Watch your step ici : https://musicalechoes.wordpress.com/2014/02/25/chronique-watch-your-step-de-kanka/

 

 

3 réflexions sur “Les basses de Kanka font vibrer et chavirer La Maroquinerie!

  1. Merci pour le report, superbe article, et très intéressante réflexion dans le dernier paragraphe… Merci pour tout le travail Musical Echoes, c’est un plaisir de lire des articles bien écrits et qui parlent réellement de musique dans le milieu du reggae/dub. Peace 🙂

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